Une association "vieille" de 140 ans
L’histoire de notre association est intimement liée à l’histoire de l’établissement, aux hommes qui ont fait cette histoire, et aux générations d’élèves qui se sont succédé sur les bancs de « Sainte-Croix ».
Création de l’établissement…
Janvier 1849 est la date officielle de la création du « collège ». C’est la date de l’autorisation donnée par le comte de Falloux, alors ministre de l’instruction publique, pour l’ouverture d’un établissement d’enseignement de plein exercice, dans le cadre de la nouvelle réglementation.
En réalité, l’Institution Sainte –Croix avait été fondée dès 1836 par un prêtre du diocèse du Mans, l’abbé Basile Moreau, le même qui, peu de temps après, devait créer la congrégation des Pères de Sainte-Croix. L’ouverture s’est effectuée dès 1937 d’une façon pas tout à fait réglementaire, mais dans des bâtiments construits à cet effet sur l’actuelle rue Notre Dame.
En 1868, la congrégation des Pères de Sainte Croix, confrontée à de graves difficultés financières, est dissoute et doit fermer l « collège ». A la demande de l’ évêque du Mans, Monseigneur Charles Fillion, et après intervention personnelle du pape Pie IX auprès de la Compagnie de Jésus, cette dernière accepte de reprendre le « collège », dont les bâtiments avaient été rachetés par les bons soins de la Famille de NICOLAÏ.
En 1875, le « collège « accueille 500 élèves.
…et de l’Association des Anciens !
La même année est fondée l’Association Amicale des Anciens Elèves sous les auspices du Révérend Père Camille de Rochemonteix, recteur du collège.
Autorisée par arrêté du Préfet de la Sarthe en date du 24 mai 1876, elle sera déclarée, conformément à l’article 1er du décret du 16 aout 1901 à la préfecture de la Sarthe le 14 avril 1902 (déclaration publiée au Journal Officiel du 27 avril 1902.
Les premiers membres du « comité » sont : Pierre des MAZIS (président), Georges de MIRE (vice –président), Maurice TOUCHARD (Trésorier), Joseph de CASTILLA (vice –trésorier), Maurice de VANNOISE (secrétaire), Louis MARTINIERE (vice- Secrétaire), et aussi Pierre CHAPPE d’HAUTEROCHE, Louis de QUATREBARBES, René GRAFFIN, Henri de GRANDMAISON.
Nouveau statut et nouvel emplacement pour le « Collège »
En 1879, Jules Ferry ordonne la fermeture des établissements scolaires tenus par les congrégations non autorisées. Ainsi en –est –il pour la Compagnie de Jésus. Une société anonyme d’exploitation est créée en 1880, que dirige un prêtre diocésain le Chanoine Boulay. Commence alors une période agitée, qui culmine en 1911 avec la dissolution des congrégations enseignantes et la confiscation par l’Etat des bâtiments et terrains du « collège », la société propriétaire étant considérée comme « personne morale interposée ». les bâtiments du « collège » sont transformés en caserne. Quant à la chapelle de l’établissement, elle est rachetée par les pères de Sainte Croix, qui après d’être considérablement développés à l’étranger, particulièrement au Canada, reviennent ainsi à leur source et fondent le Paroisse Sainte – Croix.
Le « collège » est donc contraint à déménager. Il s’installe pour l’essentiel dans l’enceinte du couvent des Capucins, rue prémartine, où un bâtiment provisoire et démontable est construit. D’autres locaux sont utilisés en ville, notamment le « petit château » rue des vignes, propriété de la famille Leret d’Aubigny. C’est ce bâtiment qu’Antoine de Saint Exupéry évoque, lorsqu’il parle de son passage au « collège » (1909/1915).
Pendant la guerre 1914 – 1918, le « collège » est réquisitionné comme hôpital militaire, ce qui ne facilite pas le fonctionnement. Sainte Croix paiera de plus un lourd tribut à cette guerre par le nombre élevé de ses morts parmi les anciens élèves.
Nouveau déménagement et répit de l’entre-deux guerres
Fin 1920, le «collège » s’installe à son emplacement actuel, dans la très grande propriété (7 Ha) mise à sa disposition grâce à la générosité de plusieurs familles, particulièrement de la famille GRAFFIN. La bâtiment démontable de la rue Prémartine y est reconstruit et constitue le bâtiment central qui relie les deux tours presque carrées.
Le « collège « va alors vivre plus tranquillement jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. A signaler, l’arrivée en 1927 du Père Sabatier qui sera préfet des études jusqu’en 1948. A signaler également, la présence continue du Père Lhommeau, qui arrivé au début des années 1930, exercera diverses fonctions jusqu’au début des années 1970.
Le Collège durant la Seconde Guerre mondiale
Puis survient le Seconde Guerre Mondiale. Une partie du « collège » est réquisitionné par les services de santé. L’établissement continue toutefois à fonctionner, grâce à l’utilisation de tous les coins et recoins des espaces non réquisitionnés et à la mobilisation de plusieurs familles mancelles qui offrent une partie de leurs demeures.
Depuis le début de la guerre, Sainte-Croix est devenu aussi « école militaire » dont le sergent instructeur est Monsieur Vasseur, qui deviendra par la suite, le bien connu professeur d’éducation physique de plusieurs générations. Pendant l’évacuation de juin 1940, le « collège » devient un centre d’accueil pour les réfugiés avant d’être occupé à partir du 8 juillet par l’armée allemande.
Malgré cet environnement peu favorable, Sainte-Croix commence l’année scolaire 1942-43 avec 391 élèves dont 175 pensionnaires et garde le cap : maintien de la fête des jeux, premiers exploits de la chorale « Angebaud »…
Le 6 août 1944, l’ancien « collège », rue Notre Dame, devenu la Kommandantur, est bombardé. Le 8 août au matin les Allemands quittent Sainte-Croix (rue des Vignes). Les Américains entrent au Mans quelques heures plus tard.
Le « collège » compte alors ses morts qui s’ajoutent à la longue liste de ceux de la grande guerre.
Installation dans les locaux actuels et développement de l’établissement
Sainte- Croix se remet en ordre de marche et, dès la rentrée 1946, compte 435 élèves.
La vie scolaire reprend son cours normal, avec ses mouvements de pères jésuites et de professeurs. A noter le départ du père de VAUREIX qui avait dirigé le collège pendant 20 ans et l’arrivée de Monsieur BORIUS, jeune professeur d’histoire qui a marqué le collège pendant vingt-cinq ans environ.
Devant les difficultés rencontrées par certaines familles pour financer la présence de leurs enfants dans l’établissement, le nouveau père Recteur met en place un fonds d’entraide ?
C’est à cette époque que le port de la casquette est supprimé ; l’uniforme bleu marine, en revanche, est maintenu. La messe du dimanche au « collège » n’est plus obligatoire pour les externes qui sont laissés à leurs familles. La messe quotidienne pour tous les élèves est remplacée par la messe du mercredi matin.
En octobre 1957, le « nouveau bâtiment » est inauguré par le cardinal Grente, évêque du Mans et membre de l’Académie Française. A noter que les Anciens ont généreusement contribué au financement de la chapelle.
Le système des équipes, un dispositif innovant dans les années 1960
Dans les années 1950 et 1960, l’enseignement reste traditionnel : tous les élèves du secondaire étudient encore le latin et un bon nombre le grec ancien à partir de la quatrième.
Mais pendant quinze ans, de septembre 1956 à juin 1971 ; la première division est réorganisée afin de laisser place au système des équipes : en dehors des temps de classe, les Premières et les Terminales se retrouvent par groupes d’une dizaine, dans des locaux indépendants, sous leur propre responsabilité et sous la direction d’un chef d’équipe. Par l’autodiscipline librement consentie, on recherche la prise en charge par chacun de sa propre formation, la découverte du sens des autres. Deux après-midi par semaine sont réservés à des travaux manuels en équipe, avec l’aide d’un moniteur : reliure, imprimerie, photographie, théâtre, électronique, biologie, activités caritatives, etc. Cette expérience a véritablement marque toute une génération.
Autre « innovation » : le début des années 1960 voit également l’arrivée progressive de la mixité !
Comment le « collège » devient lycée
En 1968, l’établissement abandonne le premier cycle de l’enseignement secondaire pour devenir progressivement un lycée, dans le sens actuel du terme.
L’infrastructure nécessaire pour un développement du second cycle est mise en place au début des années 1970. L’internat disparait progressivement. L’unité de la classe, qui se formait autour de la communauté des internes, a plus de mal à se manifester.
La réorientation de l’établissement vers le second cycle a amené un profonde transformation dans le corps professoral. Celle-ci s’est trouvée encore renforcée, au même moment, par le départ physique des Pères Jésuites et leur remplacement progressif par des laïcs pour l’ensemble de l’établissement.
A partir de 2011, la présence physique jésuite se résume à celle d’un aumônier, une fois par semaine. Toutefois, le lycée et l’école primaire et maternelle sont toujours un établissement sous la tutelle de la Compagnie de Jésus, présente tant au Conseil d’Administration de l’association de gestion qu’à celui de l’association propriétaire où elle dispose d’un droit de veto.
En septembre 2011, Ste Croix absorbe l’école maternelle et primaire Ste Anne située Avenue Bollée qui subsistait après l’abandon du collège et du lycée de au sein de l’Institution Ste Anne (souvent appelée SION, en référence à la congrégation qui eut en charge l’établissement pendant près de 50 ans.
En février 2013, l’évêque du Mans accepte la dévolution de la tutelle de Ste Croix par la Compagnie de Jésus qui quitte Ste Croix après 143 ans de présence continue. L’établissement est encouragé par la tutelle diocésaine à maintenir sa collaboration avec les jésuites et pourra utiliser, s’il le souhaite, les ressources du Centre d’études pédagogiques ignatien et les méthodes pédagogiques de jésuites.
Fin aout 2013, le Préfet de la Sarthe autorise la fusion de lycée St Charles, tout proche, avec N.D. de Ste Croix. Ste Croix est devenu le lycée polyvalent St Charles – Ste Croix, sous forme d’externat, avec une école maternelle et primaire, un lycée général, technologique et professionnel et un centre de formation supérieure avec 6 BTS, une prépa aux grandes écoles de commerce et des formations Bac+3. L’ensemble accueille en septembre 2018 1370 élèves et étudiants.
Claude MEMIN (promotion 1963)
Les Présidents de l'association, de sa création à aujourd'hui
1875 – 1878 : Georges BRUNEAU DE MIRE †
1879 – 1900 : Pierre DES MAZIS †
1900 – 1913 : Maurice DE VANNOISE †
1914 – 1925 : Louis MARTINIERE †
1925 – 1936 : Raoul DE LINIERE †
1936 – 1940 : Joseph DE VESINS †
1940 – 1953 : Joseph DU COUËDIC †
1953 – 1963 : André LIENARD †
1963 – 1997 : Charles DU COUËDIC †
1997 – 1999 : Jean-Bernard ORVOËN
2000 – 2008 : Michel MORTIER
2008 - 2019 : Claude MEMIN
Depuis 2019 : Pierre COUETTE